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Les dangers de l'occultisme

Publié le par Antoine Nouis

Ne pas se tromper d’esprit !

Ne pas se tromper d’esprit !
Via leur boule de cristal, les voyantes peuvent finir par accaparer la liberté de leurs clients
© Pascal Deloche / GODONG

Je me souviens d’une conversation avec des lycéens. Leurs références religieuses se résumaient à des séances de spiritisme au cours desquelles ils faisaient tourner des tables ou interrogeaient un esprit qui répondait en faisant bouger un verre vers des lettres. Lorsque je leur ai demandé ce qu’ils en pensaient, l’un a répondu : « C’est séduisant mais en même temps ça fait peur, j’ai un ami qui a participé à une séance où un esprit a annoncé qu’un événement grave allait se produire. En rentrant chez lui, il a eu un accident de scooter. » Des histoires comme celle-là sont fréquentes dans les cours de récréation des collèges et lycées. Comme l’a dit le poète Emmanuel Geibel : « La foi qui se heurte à une porte fermée grimpe par la fenêtre sous la forme de superstition. Chassez Dieu, et vous donnerez libre accès aux fantômes. »

 

Des pratiques éternelles

 

Ces pratiques ne sont pas d’aujourd’hui, nous les trouvons dans la Bible. Lorsque Moïse demande à Pharaon de libérer les Hébreux, ils en viennent à une sorte de concours de miracles. Dieu inflige à l’Égypte un certain nombre de plaies afin d’infléchir le cœur de Pharaon mais ce dernier est entouré de magiciens qui, dans un premier temps, font les mêmes miracles que Moïse. La Bible dit que, par leurs pratiques occultes, les magiciens de Pharaon transforment leurs bâtons en serpents, l’eau du Nil en sang, et ils font monter les grenouilles sur l’Égypte (Ex 7,9-8,3). Les Actes des Apôtres parlent d’un certain Simon qui exerce la magie et qui en tire une autorité sur les habitants de la Samarie (Ac 8,9-11) ; et d’une servante dont l’esprit de divination procure un grand profit à ses maîtres (Ac 16,16-18). Jésus lui-même s’est heurté à des esprits impurs, parfois appelés démons, qui emprisonnent les hommes, les femmes et les enfants en leur infligeant des maladies (Mt 12,22) et des handicaps (Lc 13,11-13).

 

N’imaginons pas que ces pratiques relèvent d’un passé révolu. En France, il y aurait cent cinquante mille professionnels de la voyance, soit à peine moins que de médecins (deux cent mille) et dix millions de nos contemporains consulteraient chaque année.

 

Ces chiffres ne manquent pas de nous interroger. Quatre affirmations nous aideront à analyser théologiquement ces pratiques :

 

1/ Il convient de garder un regard critique

 

La plupart des personnes qui consultent des voyants ou qui participent à des séances de spiritisme ont envie d’y croire, ce qui les rend crédules. Des expériences ont montré que, dans le cas du verre-parlant qui se déplace vers les lettres, il y a toujours quelqu’un qui pousse, même inconsciemment, le verre vers les lettres. Chaque fois qu’on retourne les lettres de l’alphabet de telle sorte qu’elles deviennent invisibles aux participants, le verre ne sait plus où aller et indique des séries de lettres incohérentes.

 

2/ Certaines personnes ont des capacités particulières

 

On ne peut nier que certaines personnes ont des sensibilités d’intuition ou de perception particulières. Nous savons que des animaux ont un pouvoir de prévision, l’hirondelle anticipe que l’hiver sera rude et le chat qu’il va pleuvoir. Les animaux ne sont pas des devins, ils ont une sensibilité à certains signaux que nous avons perdue. Il existe des individus qui ont des dons extraordinaires comme Mozart dans le domaine de la musique ou Einstein dans celui de l’intelligence. Il existe aussi des Mozart dans le domaine de l’intuition.

 

3/ Les voyants peuvent devenir des gourous qui aliènent notre liberté

 

Une femme a un entretien avec un pasteur. Elle est gênée parce qu’un jour elle est allée voir une voyante qui lui a prédit un événement qui a eu lieu. Au bout d’un moment elle finit par reconnaître que chaque fois qu’elle a un problème elle succombe à la tentation de retourner voir la voyante, et qu’il lui est très difficile de ne pas suivre ce qu’elle recommande. Elle a déposé sa liberté au pied de cette femme, elle est devenue dépendante, liée... aliénée.

 

4/ La Bible met en garde contre les pratiques spirites

 

La Bible nous prévient des dangers de ces pratiques. Dans le livre du Deutéronome, Dieu demande au peuple de ne pas aliéner sa liberté : « Qu’on ne trouve chez toi personne… qui se livre à la magie, qui cherche des présages, qui pratique la divination ou la sorcellerie, qui jette des sorts, qui interroge les spirites ou les médiums, qui consulte les morts. » (Dt 18,10-11). Si la Bible dit cela, c’est que ces pratiques sont mauvaises pour notre santé spirituelle. Au mieux, elles peuvent séduire et fasciner en réduisant notre liberté intérieure, au pire elles peuvent entraîner des troubles psychiques et spirituels graves. La pratique du spiritisme peut susciter des délires qui sont parfois irréversibles.

 

Prophétie autoréalisatrice

Un homme écoute son horoscope en se rasant le matin. Son signe est maltraité puisqu’on lui annonce pour la journée des soucis de santé, des revers financiers et des difficultés sentimentales. Il est tellement troublé par cette prédiction qu’il ne fait pas attention en traversant la rue et qu’il se fait renverser par une voiture. Ambulance, hospitalisation, opération. Le soir, il se réveille avec des bandages sur tout le corps. Il peut juste allumer la radio du bout des doigts. Il entend alors le speaker déclarer qu’il présente ses excuses car le matin même il avait confondu les dossiers des signes astrologiques et que celui de notre homme prédisait une journée merveilleuse, parsemée de bonnes surprises.

Dans son livre Le Temps des amours, Marcel Pagnol a écrit : « Dès que les professeurs commencèrent à le traiter en bon élève, il le devint véritablement : pour que les gens méritent notre confiance, il faut commencer par la leur donner. » C’est ce qu’on appelle l’effet pygmalion qui consiste à se conformer à ce qui est dit de soi. En pédagogie, si on arrive à convaincre un enfant qu’il est bon élève, il s’améliore. Inversement, si on passe son temps à le dénigrer, il deviendra ce qu’on dit de lui.
Les prédictions des voyantes peuvent souvent s’analyser comme des prophéties autoréalisatrices. Plus on est marqué par une annonce, plus on a tendance à réaliser ce qu’elle prévoit.

A. N.

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J
<br /> Sans préjuger des conséquences spirituelles d'une telle fréquentation... démonisation, possession, problèmes psychiques, etc....<br />
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