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Mon idéal : "l'honnête homme" du XVII° siècle

Publié le par Wilkipédia

Au XVIIe siècle, l’Honnête homme a une culture générale étendue et les qualités sociales propres à le rendre agréable. Homme de cour et homme du monde, il se doit de se montrer humble, courtois et cultivé mais aussi de pouvoir s'adapter à son entourage. Au nom de la nature, il refuse tout excès et sait dominer ses émotions.

L’Honnête homme est un modèle d’humanité qui est apparu au XVIIe siècle sous la plume des moralistes et des écrivains de l’époque. Il témoigne de l'émergence et de l'affirmation croissante de la bourgeoisie à l'intérieur de la société de ce siècle, face à la noblesse qui occupe tout l'espace de la conscience sociale. L'apparition de l'Honnête homme fait ressortir, en même temps, l'ambiguïté de sa position sociale. Cet ascendant de la noblesse a fait en sorte que c'était le Courtisan qui apparaissait jusqu'alors comme modèle idéal d'humanité. La politesse mondaine devient, avec l’Honnête homme, à la différence du modèle du Courtisan[1], une sorte d’obligation morale. Nicolas Faret a écrit le premier grand traité portant sur L’Honnête Homme (1630)[2].

L’Honnête homme est un être de contrastes et d’équilibre. Il incarne une tension qui résulte de cette recherche d’équilibre entre le corps et l'âme, entre les exigences de la vie et celles de la pensée, entre les vertus antiques et les vertus chrétiennes. Il lui faut fuir les excès, même dans le bien. En un mot, il est un idéal de modération et d'équilibre dans l'usage de toutes les facultés.

L’Honnête homme est un généraliste, ce qui suppose une représentation unifiée du savoir. Il s’oppose ainsi au spécialiste. Cet idéal de formation (généraliste) visait moins à développer un certain type de savoir particulier qu'à faire naître le « bon goût ». Cette conception de l'Honnête homme renvoie au principe de Montaigne voulant qu'il est préférable d'avoir « la tête bien faite que bien pleine ». Elle s'illustre également dans l'affirmation de Blaise Pascal selon laquelle « il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose. Cette universalité est la plus belle».

Par un alliage judicieux de la culture générale avec le bon goût et la politesse des manières, il entendait que l'homme réalise pleinement la définition antique qui faisait de lui un « animal raisonnable »[3]. Selon la formule de Boileau, il lui fallait « savoir et converser et vivre »[4].

 

L’Honnête Homme (17ème siècle)

 

 

 



Noble ou bourgeois, il a les manières d'un homme universel ...

ELEGANCE

(au sens du latin "eligere" = choisir)

L'honnête homme sait choisir,
Il a une JUSTESSE D'ESPRIT alliant raison et esprit de finesse.

 

EQUILIBRE

(l'adjectif "honnête" signifiait au XVII° s. "convenable, modéré")
L'honnête homme est modéré en toute chose,
il a le SENS DE LA MESURE.

 



Qualités

Intellectuelle

Il sait choisir, faire le tri parmi les connaissances.
Il a des qualités de jugement.

Il est toujours en apprentissage.

 

Cultivé sans être ni spécialiste ni pédant. Met son point d'honneur à ne pas se faire remarquer. Refuse d'imposer son savoir.



"L'honnête homme ne se pique de rien" (La Rochefoucauld, Maximes, 203)





Qualités

sociales

Il sait choisir ses amis. Il ne se laisserait pas abuser par un Trissotin (Femmes Savantes)

Goût de la vie mondaine et sens aigu des convenances sociales : naturel, bonnes manières, politesse, courtoisie, galanterie ...
Art de la conversation.

"On dit bien vrai qu'un honnête homme c'est un homme mêlé." (Montaigne, III, 9, De la vanité) : il s'ouvre à tous grâce à l'amitié, au voyage ; cette curiosité développe son esprit critique.

Distingué sans être maniéré, précieux, galant. Discret, mais sans fadeur.

"L'honnête homme est un homme poli et qui sait vivre" (Bussy-Rabutin, Lettre à Corbinelli, 6 mars 1679)

(tout le contraire d'un fâcheux, d'un importun, d'un provincial...).

Personnel, il sait défendre son opinion, mais est tolérant dans la conversation.
Recherche le juste milieu.



Qualités

morales

Il sait choisir sa morale : noblesse des sentiments (s'oppose au "vulgaire").
En lui domine la raison, une sagesse qui sait faire la part des choses.
Il a des qualités de c?ur, une valeur morale (sens actuel du mot "honnête").

Modération, modestie, discrétion : pas d'étalage du moi. Pas de passion excessive. "Il sied d'être vertueux et de s'en cacher" (Chevalier de Méré)

"Un honnête homme peut être amoureux comme un fou, mais non pas comme un sot." (La Rochefoucauld, Réflexions, 353)



Sur le plan

religieux

Il sait choisir son opinion religieuse :

Christianisme assez sombre d'une époque teintée de jansénisme qui lui explique pourquoi la créature humaine est si malheureuse sans le secours de Dieu.

Trouve remède à ses passions dans l'acceptation d'un foi traditionnelle, qu'il ne discute pas et dont il fait un des fondements de l'ordre social.

Sur le plan

Politique

Il sait choisir son opinion politique : il n'a rien d'un révolutionnaire ; s'il sait critiquer ce qu'il n'approuve pas dans l'état social (la Fontaine, Molière), ...

Il est reconnaissant au monarque d'assurer l'ordre.

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